10 Préjugés sur le Trail (et mes réponses)

Hi,

J’espère que vous allez bien? Ça fait maintenant plusieurs années que je fais du trail. Malheureusement, cette discipline est encore un peu mal comprise ou méconnue alors que je dois dire, elle occupe une place de plus en plus importante dans mon coeur ;P

Je vous ai demandé sur instagram quels étaient vos préjugés sur le Trail afin que je puisse y répondre 🙂 Je vous ai préparé une petite video et bien sûr l’article complet juste après. J’espère que mes réponses vous permettront de découvrir le trail et de changer votre regard à son sujet.

N’hésitez pas à lire les autres articles que j’avais rédigé sur le trail :

1.Il faut être très fort.e/expérimenté.e en course à pied pour pouvoir faire du trail (difficile) :

Dès que l’on parle trail, je crois qu’on s’imagine tout de suite ces grosses compétitions de 160..170km avec plus de 10 000m de  dénivelé. Les participant.es courent 20..30…48h ! Imaginez ! Forcément, les hommes et les femmes qui se lancent sur ces compétitions sont expérimenté.es, sont entrainé.es mais la grande majorité de trails sont bien plus courts, bien plus accessibles.

Forcément, débuter la course à pied par le trail est plus difficile puisqu’on doit aussi gérer les montées, les descentes, le terrain alors que sur route, le relief est plutôt plat, la route offre aucune mauvaise surprise. Mais si vous n’êtes plus débutant et que vous choisissez des trails adaptés à votre niveau, vous n’avez pas besoin d’être plus forte ou plus expérimenté.

Donc je dirais que oui il faut un peu plus d’expérience mais vous n’avez pas besoin d’être hyper fort.e en course à pied dans le sens : super chrono !  Au contraire, vous obtiendrez cette force, cette expérience en faisant justement du trail. Comme pour la course sur route, il faut bien débuter quelque part mais vous n’avez pas besoin d’attendre d’être fort.e ou expérimenté.e sur route 😉

2.Le trail est plus dur que la route:

On oppose souvent trail et route, c’est plus ou moins à juste titre car l’entrainement n’est pas totalement le même justement à cause du dénivelé et de la surface de la pratique (chemin VS bitume). Je ne dirais pas que c’est plus dur mais que c’est différent. En venant de la course sur route, nous avons cette vision kilométrique de l’effort: un 10km, un 20km. Forcément, si on part sur un trail en ne regardant que les kilomètres et pas le dénivelé, nous allons nous prendre une claque et considérer un 10km “trail” plus dur qu’un 10km route. Or, si on souhaite tenir la comparaison, il faut tenir compte du dénivelé, de la technicité pour affiner. Un joli 8km avec 500-600m de d+ peut vous fatiguer autant qu’un 15km route 🙂 !

On retient souvent que 100m de dénivelé équivaut à un 1km plat. Je trouve cette technique de calcul interessante mais pas 100% pertinente en pratique car il est essentiel de considérer aussi à quelle altitude vous les faites, la technicité du terrain. Néanmoins, c’est un bon début pour jauger la difficulté d’un trail quand on débute et qu’on vient de la route.

Enfin, si un trail peut paraître difficile physiquement à cause du terrain, du relief côté cardio, je trouve moins dur que des courses du route. Résultat, avec un bon entrainement, le choix d’un trail adapté à votre niveau, ce n’est pas plus dur, c’est juste différent.

Je vais parler un peu de mon expérience: préparer un trail format marathon, est plus fun, moins traumatisant qu’un marathon sur route. Vous verrez pourquoi un peu plus loin dans l’article…

3.On ne peut pas faire/s’entrainer en trail si on vit en ville:

Je vis en ville, à Montpellier (pas une ville avec beaucoup de dénivelé lol) et pourtant je fais du trail ! 90% de mes entrainements se font en ville dans des parcs avec des petites montées, des petites descentes, des petits chemins, de la route même. Je suis loin très loin des grands sommets alpins ou pyrénéens. Je pratique comme on pourrait dire de “l’urbain trail” ce qui fait sourire les traileurs purs et durs pourtant, j’ai fini tous les trails auxquels j’ai participé depuis 5 ans maintenant. L’urbain trail c’est des escaliers, des variations de surface (pavé, chemin, bitume…), des relances, des petites montées/descentes… Bref ces séances sont plutôt courtes mais parfaites pour s’entrainer au trail en vivant en ville. Mon fractionné en côte consiste à répéter plusieurs fois une montée de 100..150m qui fait 7-8% d’inclinaison, mon parcours avec beaucoup de dénivelé fait un tour de 3-5km, je m’attache à le faire plusieurs fois.

Vous avez tous par chez vous des parcs, des escaliers, des petites montées (100…150m) qui vous permettront de vous entrainer pour votre trail. Bien entendu, il est important d’aller randonner, d’aller faire du trail en condition plusieurs fois durant votre préparation ce qui peut impliquer de prendre la voiture, le RER, le TER voire de se bloquer quelques weekends dans les reliefs les plus proches. MAIS… MAIS.. ce ne sont pas vos entrainements quotidiens.

J’ai envie d’ajouter que les traileurs et traileuses vivant en ville ont encore plus de mérite que les petit.es chanceux.ses vivant avec la montagne en guise de jardin. Nos entrainements sont moins funs, moins spectaculaires mais efficaces et efficients 😉

4.Le trail a forcément lieu en montagne avec beaucoup de dénivelé et beaucoup de kilomètres

Je crois que c’est un gros cliché que trail = haute montagne, gros dénivelé, gros kilomètres sinon c’est pas “du vrai trail”. Le trail signifie chemin en anglais et si on s’intéresse à la définition française : une course pédestre classée se déroulant en milieu naturel sur un parcours matérialisé formé notamment de chemins ou sentiers dont la totalité des surfaces goudronnées n’excèdent pas 15% de distance totale du parcours et se déroulant en autonomie. À aucun moment le dénivelé, l’altitude ou la distance rentrent vraiment en ligne de compte. Tu cours sur du chemin, tu fais du trail que ça plaise ou non à certains traileurs.

De mon côté, quand je m’entraine dans la région de Montpellier, il y a peu d’altitude, le relief n’est pas très dénivelé mais je fais du trail 🙂 ! Je suis sûre que si vous tapez dans google : trail + le nom de votre région; vous trouverez de belles courses auxquelles participer ou pour vous inspirer des lieux d’entrainement. Le trail ce n’est pas forcément les hauts sommets ou les crêtes impressionnantes des cols, c’est aussi la forêt, la garrigue, les marais, il y a plein de variétés. Tant que vous vous faites plaisir en nature.

5.Il faut savoir courir en montée (ce qui est très dur lol) VS “tu fais que marcher en fait ?”

Faux, archi faux vraiment faux. Encore une fois, c’est hyper frustrant mais beaucoup de marques de trail véhiculent cette image d’athlètes qui volent sur les sentiers, glissent dans les descentes, peu importe les rochers, les racines et montent… en courant, même des montées qui ressemblent à des murs lool… Plus sérieusement, les gens normaux ne courent pas en montée. Ok, on trottine lentement sur les montées de 3-4%, mais dès que c’est trop raide, on marche. Même les athlètes élites marchent, mais ce n’est pas hyper sexy, alors forcément, on ne voit pas ces images dans les vidéos de promotion.

Paradoxalement, certains traileurs se moquent “des gens normaux” qui finissent leur trail, qui ne dépassent pourtant pas les barrières horaires avec cette petite réflexion “tu fais que marcher en fait?”. Le nombre de fois où ces mêmes personnes ont osé me sortir alors j’avais fini le trail, que j’avais “randonné”, que je fais de la randonnée et non du trail. Le trail c’est avant tout de la randonnée, certes plus active. Alors pas de complexe, pas de honte. L’essentiel est de trouver un rythme actif et efficace pour respecter les barrières horaires et courir quand vous le pouvez, même si c’est très lentement à cause du terrain mais aussi et tout simplement de l’altitude. Ne comparez jamais ce que vous faites en trail de ce que vous faites sur route.

6.On ne fait que courir sans profiter des paysages, vaut mieux randonner à ce compte-là ! Le fameux “le trail c’est pour faire courir les randonneurs”

Vous savez quoi ? C’était un de mes préjugés avant que je débute le trail. Je me disais que, quitte à aller en montagne, à me taper du dénivelé, je préférais prendre mon temps et randonner. Je fais de la randonnée depuis toute petite, je trouvais que c’était limite du gâchis de courir sans profiter. Sauf que vous l’avez compris, en trail, on va certes plus vite qu’en randonner mais on en profite tout autant. Vous avez dû le voir sur Instagram et le lire sur le blog, je m’arrête quand je veux, où je veux pour faire des photos, cela ne m’empêche pas de faire de belles performances en plus. Vu que l’on marche en montée, on a le temps de savourer le paysage. Ok on marche de manière un peu plus intense qu’en randonnée, ça reste une compétition (le jour-J  car en entrainement, qu’est-ce qui vous empêche de faire des pauses photos?) mais je peux vous assurer qu’on profite à fond de la vue. Il m’arrive aussi de m’arrêter en descente pour faire des photos et, contrairement à ce que l’on s’imagine, on ne court pas non plus à 100% sur les descentes. Parfois elles sont trop techniques, trop accidentées ou nous sommes tout simplement trop fatigué.es (oui oui!)

Combien de fois, entre participants, nous nous prenons en photos au sommet … Le trail pour moi c’est justement l’occasion d’aller découvrir de manière sécurisée, encadrée, des paysages somptueux que je n’aurais peut-être pas l’occasion de découvrir seule.

7.Il est plus risqué de se blesser voir de chuter en trail (descente) qu’en route

Les blessures sont clairement différentes en trail qu’en route. Les racines, les cailloux peuvent entrainer des entorses, je ne vais pas vous le cacher. Ces blessures sont plus aigües par rapport à celles provoquées par la route qui sont plus liées à la répétition de la foulée. Mais si vous restez attentif.ve durant votre trail, que vous prenez votre temps, que vous apprenez à lire le terrain efficacement, que vous renforcez votre corps (tout comme sur route d’ailleurs), il n’y a pas de raison de se blesser plus.

Ce qui me fait sauter au prochain préjugé…

8.Le trail est plus traumatisant pour les articulations…

La course à pied, sur route comme sur chemin, est traumatisant pour vos articulations. Quand vous courez, elles amortissent et encaissent le poids de votre corps, environ 6 fois à chacune de vos foulées. En descente (en trail), cela peut atteindre jusqu’à 9 fois le poids du corps. Bien sûr une surface comme l’herbe, la terre est moins traumatique que le bitume. C’est l’irrégularité des chemins qui rend chaque foulée unique ce qui permet d’éviter certaines blessures liées à la répétition comme les fameuses tendinites.

Néanmoins, ce qui doit retenir votre attention est la prévention de l’apparition d’arthrose. Or, celle-ci passe par une activité régulière, il y a donc un seuil entre une activité régulière et une activité trop intense qui  elle peut accélérer l’apparition d’arthrose. Route, chemin, l’essentiel est de trouver un juste milieu entre les effets bénéfiques de la course à pied sur vos articulations et le volume que vous faites. Si vous faites 80km de course à pied sur route, ce sera plus traumatisant que 30km en trail.

De même, si on garde en tête cette image du trail (de l’ultra trail précisément) qui fait 170km et 10 000m de d+, forcément ce sera bien plus traumatisant qu’un marathon. En pratique et comme en route, si on reste raisonnable, si on s’aménage un bon temps de récupération, si on suit tous mes conseils pour éviter les blessures >> et si on a une vision raisonnable et long terme de sa pratique sportive (c’est-à-dire pouvoir courir encore à 65 ans sans arthrose), le trail n’est pas plus traumatisant 🙂

9.Le trail exige beaucoup plus d’équipements qu’en route

Alors c’est un préjugé justifié puisqu’effectivement, il vous faut une paire de baskets adaptée à la pratique sur chemin. Mais si vous ne faites que du trail, vous n’avez besoin que de cette paire que vous pouvez aussi utiliser pour la randonnée. De même, si vous faites des trails de 10…20km, c’est à mon sens le seul gros investissement à réaliser. Après, il est vrai que plus vous allez augmenter la distance, plus vous allez prendre en dénivelé, plus vous allez pratiquer en haute montagne plus vous avez besoin d’équipement pour votre sécurité et pour votre autonomie.

Là, la liste peut s’allonger, l’essentiel demeure le sac d’hydratation tout comme les bâtons, qui sont des investissements. Je vous en dis plus ici >>>

10.Le trail c’est pour les athlètes qui savent pas faire de chrono sur route

Ça on me le dit souvent, et comme vous venez de lire tout cet article, ce n’est pas vraiment un préjugé qui tienne. Personnellement, je n’ai jamais couru aussi vite sur route que depuis que je fais du trail. Mais je m’ennuie profondément et je trouve l’effort beaucoup trop intense… par rapport au trail qui exige plus de gestion et d’endurance. Un.e traileu.euse a un physiquement un peu moins de gazelle, plus de bouquetin (lol) mais si vous l’emmenez sur la route, vous pourrez être surpris.e de sa vitesse. Je crois aussi que ce préjugé est inhérent à l’opposition route/trail, quand tu fais de la route tu peux pas faire de trail et inversement. Alors qu’on peut s’amuser et faire les 2 sans problèmes, être bon à l’un, moins bon à l’autre, peu importe.

J’espère que cet article vous aidera à mieux connaître et découvrir cette discipline ! Si vous avez d’autres préjugés à me poser, n’hésitez pas à les poster en commentaire pour que j’y réponde 😉

@ très vite

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4 réflexions sur “10 Préjugés sur le Trail (et mes réponses)”

  1. merci Anne pour cet article très intéressant et déculpabilisant! J’ai décidé de m’y remettre après une année difficile sportivement parlant, beaucoup de rando mais peu de trail alors que je courais 3 fois par semaine. Le post covid a été difficile… Mais l’envie est là et c’est bien le principal. Et je ne vis pas non plus dans les sommets et pourtant j’ai fait un trail de 20km et 700m de D+ dans le Gard!!
    Bonne journée!

  2. Merci pour cet article, j’ai encore eu hier la réflexion que le vrai trail c’était en montagne 🙁 Cest sûr que la forêt en région parisienne c’est moins sexy mais on ne peut pas forcément aller voir le mont Blanc tous les week end ! L’important c’est de se faire plaisir

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