Running et Blessures: Les Douleurs Fantômes

Hi,

J’espère que vous allez bien ? Aujourd’hui on va aborder un sujet un peu mystique (non ne fuyez pas) qui fait lever le sourcil de ton médecin et bien rire ton kiné ou ostéopathe. Tu sais cette petite douleur bizarre qui est (ré) apparu alors que tout allait bien. Aucune explication ne te vient. Tu n’as pas mal, tu n’es pas gêné mais tu as l’impression d’avoir mal, de retrouver ces sensations de lourdeur que tu as déjà connu avec ta fameuse blessure. Que tu sois guéri ou que ce soit à quelques jours de THE course de l’année, tu t’interroges:

Est-ce que j’ai vraiment mal ou est-ce que c’est dans ma tête ?

Si tu es une femme, “on” te l’a peut-être déjà sorti “mais ma petite dame, c’est dans votre tête nan ?” quand tu te plaignais de douleurs menstruelles, d’absence de libido… ou de toutes douleurs en fait. Mais je m’égare. Dans cet article, je voulais te parler de cette notion de douleurs fantômes en sport.

On associe plutôt ce concept de douleurs fantômes aux membres amputés. Les personnes ayant subi une amputation peuvent subir cette douleur au niveau du membre amputé alors que justement elles ne l’ont plus. C’est très personnel, heureusement plutôt temporaire mais réellement douloureux: sensation de brûlure, crampe… Une prise en charge multidisciplinaire existe pour rééduquer le cerveau, à l’origine de ces douleurs.

Et là tu te dis, quel est le rapport avec ta vieille blessure de running ? 

Le rapport est surtout de mieux comprendre à quel point votre cerveau vous joue des tours et peut affecter votre perception corporelle. Vous n’êtes objectivement pas ou plus blessé.e pourtant vous “ressentez” toujours ce quelque chose. Dans le cadre du sport, on parle plus de sensations fantômes que de douleurs fantômes, néanmoins, vous pouvez sentir parfois une “réelle” douleur (je mets des guillemets) sans pour autant souffrir à nouveau d’une blessure.

Mon expérience après ma fracture de fatigue:

Je ne vais pas revenir sur ma fracture de fatigue en elle-même, je vous liste les articles à ce sujet par-ici:

Ma fracture de fatigue a été ma découverte de ces fameuses douleurs / sensations fantômes. Encore aujourd’hui, elle a un impact sur mon entrainement ou sur une course. Heureusement, c’est de plus en plus rare mais elles apparaissent dans les pires moments.

Avant une grande course, parfois même pendant (sur la Saintelyon >> ou sur la CCC par exemple) et les jours très humides, je ressens “ma fracture de fatigue”. Je ressens une douleur profonde, discrète… exactement la même douleur que je ressentais lorsque je n’avais plus mes béquilles. Ce n’est pas la douleur aigüe et insupportable du membre abimé le jour de la blessure ou les semaines qui ont suivi, mais bien ce “quelque chose” qui m’indiquait que je n’étais pas encore guérie, qu’il fallait encore être patiente. C’est uniquement lorsque j’ai passé l’IRM, qui a confirmé que ma fracture s’était consolidée, que j’ai commencé à ne plus avoir mal. J’avais mal 30min avant d’avoir les résultats alors que… je n’étais déjà plus blessée.

J’ai eu mal encore plusieurs semaines alors que tous les voyants étaient au vert.  Je l”écris et à l’époque je disais “j’ai encore mal” car j’avais vraiment cette sensation en moi de douleurs. À un tel point que je boitillais, j’adaptais ma démarche à cette drôle de douleur qui ne s’attachait plus à ma fracture mais un reliquat dans mon cerveau, à une peur de me blesser à nouveau aussi gravement.

Ces douleurs sont difficiles à gérer car elles peuvent entrainer des doutes et une perte de confiance en soi. Plusieurs fois je me suis interrogée: est-ce que j’ai vraiment mal ? est-ce que je suis en train de me blesser ? Sans que ni mon cerveau ni mon corps ne m’apportent de réponse satisfaisante. J’ai eu des douleurs à ma hanche droite (côté de ma fracture) 2 semaines avant de prendre le départ, mon ostéopathe n’avait rien trouvé et m’a juste dit que c’était du stress (il avait raison). Entre les km 50 et 70 lors de la CCC (trail de 101km en 2019), je me souviens d’avoir ressenti ce doute profond. Or, le doute n’est vraiment pas permis quand vous êtes au beau milieu d’un trail ou juste avant de prendre le départ. Je vous le répète souvent: on ne prend pas le départ d’une course si on est blessé. On ne poursuit pas une course si on est blessé car par expérience, ça ne peut qu’aller encore plus mal. 

Comment faire face à ces douleurs fantômes ? 

Apprendre et continuer à découvrir son corps. Mine de rien, à force de ressentir ce qui n’existait pas ou plus, j’ai réussi à faire la différence entre mon cerveau qui m’envoyait juste des signaux de stress par ce biais et la vraie douleur. Les douleurs fantômes peuvent être l’expression d’autre chose: la nervosité avant LA course que vous préparez depuis très longtemps, de la fatigue qui peut devenir une blessure, de la fatigue de l’effort, un problème ailleurs ? Car oui, il y a un peu de psychologie dans cette expression physique, mais c’est là à vous de vous interroger.

L’essentiel est là: Ai-je vraiment mal ou est-ce dans ma tête ? Si c’est dans ma tête, suis-je capable de comprendre son origine ?

Bien sûr que j’étais hyper stressée avant mon premier trail de 101 km (qui ne le serait pas !), bien sûr que j’étais encore plus stressée pendant car je sortais de ma zone de confort.. mais j’ai appris à le gérer, j’ai centré mon attention sur mon effort, sur mes ravitos et pouf, la douleur a disparu. Le fantôme s’en est allé.

Est-ce que les douleurs fantômes disparaissent totalement ?

Honnêtement, il m’arrive encore d’en avoir quasiment 5 ans après ma fracture de fatigue mais c’est de plus en plus rare et de plus en plus facile de les faire disparaître. Je n’ai pas de solution miracle, juste quelques petites astuces :

  • Faites une gymnastique d’esprit: interrogez-vous sur votre état physique ? interrogez-vous “ai-je vraiment mal” ? considérez vos sensations sur l’instant T
  • Connaissez votre corps, même si lui aussi peut vous surprendre dans le mauvais comme le bon sens. Plus vous saurez lire et entendre ses signaux, moins il y aura de la place aux doutes et donc à la possibilité de vous faire hanter
  • Ralentissez et chouchoutez-vous: l’absence de réelle douleur ne signifie pas que tout va bien, c’est peut-être juste un signal de votre corps pour lever le pied …
  • Ne stressez pas: une drôle de douleur avant course ça arrive à tous. L’essentiel est de booster votre confiance en vous, regardez tout le chemin que vous avez littéralement parcouru pendant votre préparation. Ne laissez rien au hasard en vérifiant votre équipement, tout ce dont vous avez besoin pour le jour-j.. Comme par magie, elle s’envolera au même du départ.
  • Filez vous rassurer: si ça ne passe pas, consultez votre ostéopathe ou médecin de sport… pour évacuer le “on ne sait jamais” effet blouse-blanche garanti 😛

J’espère que mes conseils vous aideront et surtout vous rassureront. Ne vous laissez pas hanter par ces douleurs 😉 N’hésitez pas à partager votre propre expérience en commentaire.

@ très vite

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2 réflexions sur “Running et Blessures: Les Douleurs Fantômes”

  1. Hello,
    Je n’ai pas vécu de fracture de fatigue (je touche du bois), mais depuis mon adolescence (et une petite opération du genou) j’ai mal au genou en faisant du sport… même le vélo me faisait mal. On m’a diagnostiqué plein de trucs différents (de l’arthrose en passant par des ligaments trop développés), proposé plusieurs solutions (plus de sport, que des sports sans impact, un genouillère…) jusqu’à cet été, où je suis tombée sur un kiné à l’écoute et avec qui on travaille bien, et on avance.
    Bref. Tout ça pour dire que même sans fracture, la peur d’avoir mal existe et c’est long de s’en sortir. Et c’est délicat de bien identifier, comme tu le dis, la douleur de stress à la vraie douleur.

  2. Ohlala, je me reconnais tellement dans ce témoignage ! Le nombre de fois où je me la suis posée cette question, “est-ce que j’ai vraiment mal ou c’est juste dans ma tête ?” ! Surtout en reprise de blessure, où j’ai tendance à guetter la moindre petite douleur ou la moindre petite sensation bizarre. C’est vrai que c’est difficile de faire la part des choses entre “il faut que j’écoute mon corps et que je lève le pied pour ne pas me re-blesser” et “je suis parano, c’est psychologique”. Mais rien que de se poser la question, prendre du recul, ça aide déjà pas mal.

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