Hello,
Wow, ça c’est du titre. En octobre dernier, nous sommes partis 1 semaine à Madère. Nous = Matthieu + moi. Nous avions déjà visité l’île en… 2016. J’avais écrit quelques articles de nos visites (rendez-vous par-ici) et la majorité des adresses et conseils sont toujours valables. Notre visite de 2016 nous avait profondément marqué. Ça reste l’un de nos plus beaux voyages. J’ai d’excellents souvenirs et depuis ce fameux été, je rêvais d’y retourner. Nous l’avions planifié en 2020, j’avais réussi à avoir un dossard trail pour le très connu MIUT. Malheureusement nous connaissons la suite. Je n’ai jamais réussi à re planifier ce dossard ET ce voyage.
Jusqu’en 2024 🙂
Entre temps, Madère est devenue une destination très populaire. En 2016, en plein mois de juillet, nous avions été marqués par le peu de fréquentation. On croisait peu de mondes y compris en randonnée, on était seuls sur de nombreux lieux. Je ne généralise pas à toute l’île bien entendu mais globalement, c’était une destination en-dehors des radars, pas chères et tranquilles.
J’en viens au thème de l’article. 8 ans après notre première visite, qu’est-ce qui a changé ? Je n’aurais jamais cru avoir l’occasion d’écrire ce genre de post, mais on vieillit tous. Est-ce que ça va sonner rabat-joie ? Est-ce que ça va être à base de « c’était mieux avant » ?
Bon oui clairement visiter Madère en 2016 ce faisait peut-être dans des conditions « privilégiées » qu’en 2024 ,où il a fallu penser aux horaires, à la fréquentation, au parking… Mais, pas plus que dans d’autres lieux populaires, comme, au hasard : les Dolomites. Il y a du monde mais ce n’est pas gênant. Je ne dirai pas la même chose si on était revenus en plein mois de juillet. Mais est-ce que Madère est tombée dans ce cadre des destinations sur-fréquentées… qui s’abiment malgré elles ? Clairement, les Dolomites sont la parfaite comparaison. Je suis amoureuse de cette région italienne mais la sur-fréquentation rend sa beauté insupportable. Même des randonnées très reculées ou « secrètes » ne le sont plus. Est-ce élitiste et égoïste de s’imaginer seule sur un chemin de rando de ces destinations si belles…. qu’on partage à nos proches mais surtout sur les réseaux sociaux ?
Car la problématique n’est pas la beauté ni la popularité mais comment ces lieux sont « consommés » et « gérés ». C’est peut-être ce qui m’a chiffonné à Madère: le tourisme « instagram ». Au lieu de prendre le temps d’apprécier, on saute de « spot en spot » pour avoir sa photo, sa vidéo… en dépit de certaines fermetures, interdictions ou pire, du danger. Rabat-joie je sais car on apprécie chacun un lieu à sa manière.
Qui suis-je pour critiquer alors que je suis moi-même instagrammeuse ? Moi aussi je fais des photos, moi aussi je prends la pose. On le fait tous. Mais est-ce qu’on a tous conscience de « consommer » et non de « vivre » ce lieu ?
J’ai pris depuis longtemps la décision de ne plus rien géolocaliser sur Instagram car je passe un temps fou à chercher nos lieux de visites, de randonnées pour éviter ceux qui souffrent déjà de sur-fréquentation. Je n’ai pas envie d’ajouter un lieu à l’écart… dans une liste de « spot to see » sur tiktok.
En parallèle, ces lieux sur-fréquentés le sont pour une bonne raison: leur beauté. Est-ce qu’on devrait rater leur beauté car on ferait partis de « tout ce monde » ? C’est vraiment un dilemme que je m’étais déjà posé dans les Dolomites lors de notre dernière visite en 2023. (On y est quasiment allés tous les ans depuis 2018 😉
Bon j’arrête de parler des Dolomites pour revenir à Madère. Rien que le fait d’avoir choisi le mois d’octobre a considérablement réduit la fréquentation de l’île. Chacune de nos visites n’a jamais été compliquée pour cause de queue à faire avant de faire sa photo du sommet comme on peut le voir parfois sur les réseaux.
Madère est une île magnifique surtout pour les amoureux de la randonnée. En 2016, Matthieu et moi n’étions pas encore de grand fan… C’est ce côté que nous avions à peine effleuré qui nous a poussé à revenir pour découvrir et arpenter les chemins. Et côté chemin, même s’il y a des passionnés de randonner, la foule s’éloigne très vite. Vous ne croiserez pas PERSONNE mais vous serrez seul.e devant des paysages à couper le souffle. Le souffle sera aussi potentiellement coupé par la verticalité généralisée des randonnées 😀
« On » a passé nos 8 jours de vacances à randonner. C’était un voyage différent de celui de 2016, plus sportif mais aussi plus en phase avec une île qui a souffert d’incendie, plus aménagée pour les touristes (oui j’avoue ça m’a fait mal au coeur de voir un bar+piscine au bout d’une randonnée qui était auparavant si isolée et reculée, c’est fini tout ça) mais toujours aussi accueillante. Madère tient ses promesses « d’Hawaï européenne »… ou d’île de la Réunion européenne. Oui il faut lui rendre visite si ses sommets, sa végétation et ses falaises vous tentaient.
Plus je me souviens des paysages, des nuages, des fleurs, des plantes, des falaises, des couleurs de l’océan, plus je suis heureuse d’avoir pu y retourner afin de rafraîchir des souvenirs déjà très heureux.
Conseils et astuces pour visiter Madère
- Dans votre valise, emmenez des vêtements pour toutes les météos : pluie, froid, humidité, grosse chaleur, grosse UV…
- La météo est changeante et différente : je vous conseille, lorsque vous êtes sur-place de jeter des petits coups d’oeil à ce site de webcams installées sur l’île. Ça peut vous aider à prendre des décisions pour vos visites : monter au Pico do Arieiro pour le coucher du soleil ou pas… Sachez tout de même que la météo peut changer très vite, donc les webcams ne vous montrent que l’instant T pas le vent, les nuages qui peuvent tout changer en l’espace de quelques minutes.
- Adaptez vos horaires. Certains lieux sont quasi vides en fin d’après-midi alors qu’ils peuvent être bondés de monde entre 10 et 14h. Nous visitions le matin puis en fin d’après-midi. On s’aménageait une petite sieste ou une plage/baignade en milieu de journée.
- Ce n’est pas une destination que je recommande pour les familles avec des enfants en bas âge et aux personnes qui ont le vertige. Madère est une île VERTIGINEUSE, à pied comme en voiture c’est du dénivelé et des falaises à gogo. (par conséquent en van ou camping-car oubliez aussi…)
- Vélo de route, gravel… Ce n’est pas non plus une île qui s’y prête trop. Vous avez quelques parcours à faire mais clairement, les routes sont si verticales, il y a tellement de tunnels, pas d’aménagements… On y avait pensé mais zéro regret de ne pas l’avoir fait. Peut-être plus de VTT par contre 😉
Liste des randonnées pour piocher quelques idées :
attention, regardez bien le dénivelé pour chaque parcours.
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- Paul do mar ->
- 25 fontanes ->
- Caminho Réal Sao Jorge ->
- Pico Arieiro (coucher de soleil, rando vertige ++) ->
- Cabo de Larano
- Pico Ruivo (lever de soleil)
- Vereda do Fanal (petit bout du PR13)
- Sao Lourenço (à faire le soir/fin d’après-midi et jusqu’au bout du bout)
- Curral das freiras (dans la vallée des chataîgnes, oui oui lol, un coin peu connu!)
- PR3 Vereda do Burro / Pico do Areeiro * une belle alternive à Pico/Pico si fermée
PS: Pensez à consulter le site officiel de l’office de tourisme pour connaître l’état des chemins. A cause des incendies (2023 et 2024), de nombreuses zones sont totalement interdites d’accès (Notamment la très connue Pico/Pico)
Il y a plein de randonnées moins connues, accessibles depuis des routes « forestières » (elles sont en parfaite état et bitumée mais seulement accessibles à certains horaires genre 8h-19h, respectez ces horaires!)
Quand la visiter :
Préférez le printemps (MARS / AVRIL / MAI ) et l’automne SEPTEMBRE OCTOBRE NOVEMBRE) et éviter les périodes de vacances scolaires.
Où loger :
Si vous venez à ces périodes ci-dessus, je vous conseille vraiment de rester à proximité de Funchal (+/- 20min) car le soleil se couche/se lève tout en éclairant le plus longtemps cette côte. De même, vous serez bien placées pour vous rendre rapidement aux départs des randonnées. Nous, cette fois-ci, avons choisi cet hôtel > qui était très bien et pratique même si, ce n’était pas le charme des petits villages de la côte Nord. Mais comme je l’explique sans regret, en automne, la côte Nord ne voit plus le soleil dès 16h… vous perdez quasi 2h/3h d’ensoleillement, un peu la déprime.
@ très vite 🙂