L’après Alpsman : Bilan de ma préparation et de ma course

Hello

J’espère que vous allez bien ? L’an dernier, exactement (enfin quasiment) à cette période, je validais mon dossard pour le Alpsman. Le défi de l’extrême. C’est un triathlon XXL inspiré de l’Ironman qui se compose de 3,8km de natation dans le lac d’Annecy, 180km de vélo avec 4000m de d+ (dont l’ascension du col hors catégorie du Semnoz) et pour terminer un marathon (soit totalement au niveau du lac soit, si on arrive avant la barrière horaire, avec une partie d’ascension du Semnoz en TRAIL (1330m de d+).

Autant vous dire que c’était un gros morceau. » C’était  » car aujourd’hui, je voulais vous partager un petit bilan, un éclairage différent sur ma course et ma préparation. Il peut sembler délicat de prendre du recul lorsqu’on a littéralement la tête dans le guidon durant ces semaines d’entrainement. La course était en début juin dernier, j’ai repris des dossards depuis, j’ai re participé à d’autres triathlons. Maintenant, je me sens capable de faire un point réaliste et honnête. Mon objectif en tant que coach ET créatrice de contenu est forcément de vous inspirer et de vous donner confiance en vous pour OSER prendre ce dossard qui vous fait à la fois peur et envie.

Envie ? Je l’avais. À vrai dire, je connais la course du Alpsman depuis plusieurs années mais, malgré des années de pratique du cyclisme, la partie vélo me faisait clairement peur. La peur de ne pas être à la hauteur tant le jour-j que pendant la préparation. On se focalise beaucoup sur la course en elle-même, pourtant les semaines de préparation revêtent aussi de l’importance. Le volume et l’intensité qu’on exige de soi-même sont peut-être plus effrayant que ce qu’on réalise durant l’évènement. Il faut pouvoir être engagé physiquement et mentalement dans ce projet. Or, si j’ai finalement choisi de me lancer c’est aussi parce que j’avais ce besoin de sortir de ma zone de confort. J’avais besoin de nouveaux obstacles contre lesquelles buter physiquement et mentalement. J’avais besoin d’être dans l’inconfort. L’Alpsman était un challenge le jour-j mais mon plus gros défi a eu lieu pendant la préparation.

En parlant de préparation, vous pouvez retrouver tous les épisodes de ma serie « Alpswoman Diary » sur cette playlist Youtube :

Je crois que je ne vous ai rien épargné de ce que j’ai traversé pour me présenter sur la ligne de départ. J’espère encore que ces vidéos vous ont plu. Ce sont aussi ces videos qui m’ont un peu retenue loin du blog. Gérer cette longue préparation, mon travail et le tournage/montage hebdomadaire a été un autre type de challenge. Je ne sais pas encore si je vais renouveler l’expérience pour mon objectif 2025. Je n’ai pas encore pris ma décision :S

7 mois de préparation 

En tant que coach, je gère mes propres préparations depuis des années. Je ne sais pas si c’est quelque chose que je recommanderais a posteriori car comme je rendais les comptes… qu’à moi-même, soit personne, il était devenu difficile de sortir de ma zone de confort et des limites que je m’étais posée, parfois inconsciemment. Qui allait me rappeler que j’avais des objectifs à atteindre ?

Pour le Alpsman, j’ai pris un coach et je crois que j’aurais dû le faire depuis longtemps. J’ai aussi décidé de remettre à plat d’autres aspects de ma pratique du triathlon : ma nutrition, ma natation.

  • La nutrition a toujours été une problématique que je subissais lors d’épreuve 100 % cyclisme. Et par nutrition je devrais plutôt dire « sous-nutrition » à l’effort :jamais assez. 2024 a clairement été une longue étude de mes besoins : quand ? combien ? quoi ? Mais 2024 a aussi été l’occasion de désapprendre des réflexes de restriction automatique de la nourriture en tant que femme. Oui. Inconsciemment, même si je n’ai aucun problème de poids ou d’acceptation de mon corps, je crois que j’ai toujours cette peur de manger trop. Cette peur ‘du trop’ m’a fait réaliser à quel point vu les efforts réalisés, j’avais besoin de plus pendant ma pratique sous toutes ses formes.  J’insiste sur l’inconscient car, je consomme tous mes ravitos, je bois toutes mes boissons d’effort… mais je jaugeais mal mes besoins. Bon. Je ne me lance même pas sur le sujet des gastrites que je subis épisodiquement.

  • La natation : vaste sujet. ça faisait quelques temps que j’avais cette sensation de traverser un plateau : toujours les mêmes résultats, les mêmes temps, l’impossibilité de progresser malgré du volume et de nombreuses séances intenses. Je mentionne un plateau car je n’ai plus amélioré mes temps en triathlon depuis quelques compétitions. J’ai pris des cours de natation. J’en prends toujours d’ailleurs. J’ai mis l’égo de côté, j’ai ralenti, j’ai arrêté de faire du volume bêtement et j’ai repris toute ma technique. C’est certainement quelque chose dont je suis le plus fière. Tout est encore perfectible mais quand je croise des nageurs dans ma piscine qui me complimentent sur mes progrès, ça me rend très heureuse. Ces longs mois d’hiver 2023/2024 durant lesquelles j’ai passé un temps fou à oublier mes mauvaises habitudes pour en imprimer de nouvelles, ont porté leur fruit. Cette reprise de ma technique a clairement créé aussi une nouvelle passion à part entière pour la natation. En parlant triathlon, on pense souvent au crawl forcément, mais la natation c’est 4 nages que j’adore pratiquer (même le papillon !!) Je ne vais pas plus m’étaler dessus car j’ai partagé une vidéo à ce sujet avec quelques conseils 🙂 ! Peut-être je proposerai une version blog bientôt mise à jour depuis la rentrée !

Je vais plus passer sur le running car il y a eu de la progression mais ce n’était pas un point compliqué de ma pratique ou un gros obstacle dans la préparation du Alpsman. J’ai couru plusieurs marathons, plusieurs trails, voir ultra-trail. De ce côté, ça allait 😉

Cyclisme

Pour revenir à mon super coach, très branché cyclisme, il m’a permis d’apprendre… ou de combler des lacunes avec lesquelles je bricolais pour tout de même pratiquer le vélo. Je n’ai jamais eu honte de ces « lacunes », elles ne m’ont jamais empêché de réaliser mes objectifs. Mais apprendre ces gestes, ces techniques et ne plus m’adapter, contourner l’obstacle a aussi été source de fierté : apprendre à lever et vraiment utiliser ma main droite à vélo, mettre les mains en bas en descente, apprendre à bien descendre, apprendre à sprinter, bien utiliser les prolongateurs, gérer le vent… La liste est longue. Sans honte… J’espère vous donner envie de combler ces petits pointillés et retrouver ce plaisir d’apprendre. Il n’y a pas d’âge 😉

Fière d’apprendre c’est peut-être un bon résumé et état d’esprit de cette préparation (qui n’a pas été sans stress).

Je parle de stress. Finalement, cette préparation n’a pas été physiquement un obstacle. Enfin. ça a été dur, ne vous méprenez pas mais… j’adore ça et j’ai adoré ça. Suer souffrir, sourire… recommencer. Mon corps était au rendez-vous. Le triathlon est un de mes sports favoris… car on peut se dépasser (j’allais à nouveau écrire souffrir mais entre sportifs.ves, vous voyez ce que je veux dire;) dans 3 sports différents sans se lasser. Si jamais une séance se passe mal le matin, il y a de grandes chances pour que la séance… d’un autre sport se passe bien.

La fatigue mentale plus que physique

Emotionnellement, cette instabilité peut être difficile à gérer : douter de soi, être fière de soi, douter à nouveau. Ajouter à cela toutes ces nouveautés à intégrer et ces obstacles, ces petites peurs à sauter, c’est bien mentalement que j’ai été la plus lessivée. Sur plusieurs séances vélo (oui, le vélo était un peu ma bête noire), je sortais de la séance, je n’étais plus concentrée, j’avais de l’anxiété, je me menais toute seule à l’échec (enfin je n’effectuais pas correctement l’exercice) et inévitablement, je culpabilisais à la fin. Je n’ai jamais été une élève spontanément brillante, j’étais purement et simplement scolaire. Apprendre, lire, relire pendant des heures, c’était un plaisir pour moi. Alors en sport, je suis aussi très scolaire, j’aime respecter la consigne et être dans la constance. C’était pour moi difficile de sentir que je n’étais pas dans les clous car mentalement… je ne étais pas présente. Physiquement j’avais les moyens, j’avais les capacités mais un truc ne se connectait pas et je me mettais moi-même en échec. C’était frustrant et à la fin de la préparation, épuisant. Ma jauge de force mentale, puisque je pense que bien de ça qu’il s’agissait, ne se rechargeait plus suffisamment entre les séances exigeantes physiquement ET mentalement, je partais à reculons ou pleine de doutes ou pire, avec déjà du stress.

Où était le plaisir si ma jauge mentale était à vide ?
Je crois que c’est finalement ça… pas le dénivelé, pas la technique de natation, pas les séances VMA, PMA, seuil, tout ce que vous imaginez qui ont été le plus dur. ça a été la tête, elle ne disait pas non, elle se laissait juste noyer par plein de petits grains de sable que je me trouvais incapable de gérer.

Je n’ai pas atteint le point où on se demande ce qu’on fiche là (bon sauf PENDANT la course, mais qui ne se pose jamais cette question durant l’effort?). Néanmoins, à plusieurs reprises, je me suis interrogée. Est-ce que ça en valait la peine de « surmonter » ces peurs et combler ces lacunes… qui généraient aussi de l’anxiété ?  Est-ce que ce n’était pas plus simple de rester dans ce que je connaissais si ça fonctionnait bien… pas super bien, mais bien, c’est suffisant non ? non ?

L’effort mental pour surmonter a été le plus gros COUT pour moi. Chaque passage en caisse après les séances me laissait le cerveau tout raplapla et irrité, anxieux. Je ne me serai jamais qualifiée comme quelqu’un d’anxieux, justement, parce que je croyais que le sport déchargeait mon stress. Le stress et l’anxiété sont 2 sentiments ou état émotionnel différent qui peuvent, sans surprise, se cumuler. Le stress ce n’est pas forcément quelque chose de négatif, nous en avons besoin en sport pour performer d’ailleurs. Mais l’anxiété…dans le sport, ça ne fait pas très bon ménage.

Il a fallu travailler sur ça et il le faudra encore et encore.

 

Le jour de la course : tout ne se passe jamais comme prévu

Alalala l’année 2024 et surtout le printemps 2024 resteront dans les annales comme très mais alors TRES pluvieux. Ne croyez pas que le sud de la France y a fait exception. Toute la fin de ma préparation s’est déroulée dans des conditions dantesques. Pluie, vent, fraicheur (oui on ne va pas abuser, il faisait frais pas froid…)

J’ai tout eu sauf de la chaleur et du grand soleil.

Mon objectif avait toujours été de finir le Alpsman. Jamais je n’aurais imaginé grimper au Semnoz. Matthieu me rabâchait que c’était possible. Peut-être lors d’une autre participation sans pluie, ni eau à 15degrés, ni taux d’humidité atroce, ni gastrite d’effort lol. Cet Alpsman a été une longue lutte. Finalement le plus facile a été la natation (ce n’est pas la partie que les triathlètes détestent le plus?).

Rien ne s’est passé comme prévu. Mais est-ce que l’on peut vraiment prévoir ce type d’effort si long ? non.

Même si je suis assez fière de moi, après la natation, les choses se sont corsées. Physiquement ça allait… ce sont plutôt les conditions extérieures: la pluie, le froid et le vent au Semnoz, re la pluie, les routes glissantes puis… la chaleur, l’humidité complète ensuite. Plusieurs mois après, avec du recul, j’ai géré comme je pouvais, je suis quand même fière de moi mais ce n’est pas la « copie » que j’aurais aimé rendre. Le marathon a été une catastrophe : déshydratée, gastrite d’effort atroce… J’ai cru m’évanouir, j’ai dû m’assoir durant un des tours (je ne pouvais pas m’alimenter). Bref. Je me suis tellement donnée à l’entrainement qu’a posteriori j’ai plus apprécié le voyage… que la destination !

Si vous voulez encore plus de détails, j’ai publié une video complète 😉

La conclusion sur le Alpsman

Ce n’est pas parce que vous avez peur, que vous n’avez pas confiance en vous, qu’il ne faut pas se lancer de GRANDS défis. Votre corps ira où veut votre tête (bon je rajouterais quelques * pour vous éviter des blessures et du sur-entrainement, mais vous m’avez comprise 😉 mais le corps ne suivra pas si le tête ne veut pas. Ma petite leçon après ces mois de préparation Ironman/Alpsman est donc de vraiment soigner votre équilibre mental durant de longues préparations ou de GROS objectifs. De prendre du temps pour détresser et recharger votre jauge d’énergie mental (méditation, sommeil, exercice de respiration, gestion d’un obstacle à la fois, parler à un proche)…

Mais le jeu en vaut la chandelle car apprendre et progresser donnent des résultats tellement gratifiant et épanouissant, qu’on regretterait de ne pas essayer. Il n’y a pas de honte de dire « ça je n’y arrive pas, ça je ne sais pas faire » car il n’y a pas d’âge pour apprendre. Se lancer un défi c’est donc triplement apprendre sur son corps, sur son mental mais aussi sur soi-même. J’ai vu mes limites et je vais signer une nouvelle fois en 2025 😉

J’espère que cet article vous plaira et surtout, vous donnera de très bonnes idées pour 2025 !

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1 réflexion sur “L’après Alpsman : Bilan de ma préparation et de ma course”

  1. Je suis débutante en triathlon et depuis un peu plus d’1 an j’ai un coach. Sans quelqu’un que je paie pour me fournir un entrainement de qualité, jamais je n’arriverais à me tenir à un entrainement de 6-8 séances par semaines, avec un boulot et un enfant en bas âge.
    La flemme arrive très souvent mais l’emporte rarement!

    Bravo pour tes objectifs atteints. Plus ca va, plus je me dis que le plus dur ce n’est pas la course (enfin si quand même) mais de fournir les entrainements de manière assidue pendant plusieurs mois.

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