Compte-Rendu: Ironman 70.3 Aix-en-Provence 2018

Hi,

J’espère que vous allez bien ? je suis heureuse de vous retrouver aujourd’hui pour mon compte-rendu du Ironman 70.3 d’Aix en Provence, édition 2018, la plus épique certainement de sa courte histoire dû à sa météo… catastrophique comme vous avez pu l’apercevoir sur mon Instagram, mais j’y reviendrai plus tard ;).

C’est déjà le 3ieme triathlon longue distance sur lequel j’ai la chance de m’élancer !Bien que je n’ai pas publié mon planning de course (je vais le faiiiiiiire promis), cette année, j’ai essayé de bien structurer mon choix, d’y insérer une vraie logique avant l’objectif final : mon ironman complet à Barcelone en octobre.

Cet half ironman à Aix-en-Provence (pour rappel : 1,9km de natation, 90km de vélo et un semi-marathon) était, on va dire, le premier pied sur l’étrier pour me relancer depuis le marathon de Los Angeles. Cependant, je dois reconnaitre que je ne l’ai pas autant préparé que je l’aurais souhaité. J’imaginais battre le temps que j’avais pu faire à Vichy l’an dernier (souvenez-vous), passé près ou sous les 6h et ce, malgré, le dénivelé du parcours vélo comme course à pied. Sauf, que j’ai littéralement enchainé les déplacements et je n’ai quasiment pas fait de vélo qui représente, à mon sens, la partie, la plus importante sur ce type d’épreuve. Contrairement à Vichy où j’avais roulé et accumulé des centaines de kilomètres auparavant, j’ai tant bien que mal tenté de rattraper la chose entre 3 semaines de temps.

Cependant, je n’ai pas lâché la natation ni la course à pied et je suis heureuse d’enfin voir mes progrès en mode dauphin loool, comme quoi, il ne faut vraiment pas désespérée 😉 Je suis toujours une tortue, mais je crois, que c’est important que j’arrive à apprécier ces petites minutes, secondes grappillées.

Résultat, j’ai totalement trainé les pieds pour y aller, d’autant plus que la météo s’est annoncée (même deux semaines avant lol) déjà bien POURRIE. Au final, mon entourage me booste puis…j’avais envie de revenir à Aix-en-Provence, LA ville où j’ai fait mes études, où je me suis entrainée pour mon premier 10km et semi-marathon (souvenez-vous). Mais, jamais, je n’avais accroché de dossard aixois. Alors, samedi, veille de course, nous avons pris la route direction le cours Mirabeau.

J-1 :
Il fait chaud, il fait beau. Je me suis faite coiffée car…vu la météo, j’avais besoin de cette dose de Xena lol. Le village de l’Ironman est assez petit mais très bien organisé en plein cœur d’Aix, sur le cours Mirabeau. Je retire facilement mon dossard, les sacs de transition, autocollant, tattoo. Pour une fois, je me suis bien organisée (en fait, je voulais vite me débarasser de tout ça pour filer aux calanques faire la sieste looool). J’avais pré-préparé chaque sac, je n’ai plus qu’à tout transvaser dans les sacs fournis, ajouter les auto-collants. Je dépose mon sac de course à pied dans la zone de transition vélo/course à pied (T2). C’est dans une jolie courette d’école.
Je revérifie la météo pour être certaine de ce que je glisse dans ce sac : Oui il annonce toujours beaucoup de pluie et 10 degrés à 13h. J’emballe mes baskets, mes chaussettes de compression, mes arm warmers, mon kway, ma serviette et mon cache-cou (oui vous avez bien lu, d’ordinaire, à part les baskets, un ravitaillement, je n’aurais rien glissé de plus dans ce sac loool) dans un tote-bag que je glisse dans le sac de course QUE je ferme plusieurs fois pour le rendre hémertique à la pluie puisque les emplacements de rangement ne sont pas abrités.
Je le dépose en ayant la certitude que rien ne sera mouillé, que je pourrai me sécher ET je pourrai prendre le départ de la course à pied … plus ou moins au sec.

Nous partons ensuite faire un dernier tour sur le village. Contrairement à mes habitudes, j’avoue, je craque pour un petit souvenir (un jersey de velo Ironman/compress’) et nous reprenons la voiture pour la zone de transition T1 au lac de Peyrolles. C’est à tout juste 30min d’Aix-en-Provence. En arrivant, je transvase à nouveau mes affaires dans le sac de transition natation>vélo… Là, je n’hésite pas, j’ajoute des couvre-chaussures à mes chaussures de vélo, mets des chaussettes chaudes, des legs warmers, une veste sur laquelle j’enfile un petit kway, je glisse des gants, une casquette dans mon casque et mes lunettes de soleil… qui seront surtout là contre la pluie. La météo annonce 9 degrés dans le col, de la pluie et de rafales de vent à 30-50 km/h…

Pourquoi je prévois tout ça ? Cet hiver nous avions fait un ride vélo hyper humide avec Matthieu (j’en parlais là), j’avais eu froid pendant 4h…. Il y a 2 ans, j’avais pris le départ du Triathlon de Gerardmer pendant lequel nous avons eu… la pluie, la grêle, c’était atroce heureusement « court ». Je ne voulais PAS subir ça. C’est mon épreuve, si je décide de prendre le départ, je ne veux rien laisser au hasard, je ne veux pas me sentir mal, avoir froid. Je savais par avance que je ne ferai pas un chrono à cause du manque d’entrainement vélo ET qu’en prime, la météo empêcherait toute ambition lol. Résultat, j’ai privilégié le confort 😉

Je crois que c’est juste « l’expérience » des courses avec des conditions ATROCES (semi-marathon de Marseille, mon premier, celui de Paris en 2017, les rides hivernaux, Gerardmer) qui m’ont « un peu traumatisée » et poussée à être ULTRA prévoyante. Autant, la météo, comme à Cannes, aurait pu s’améliorer et j’aurais crevé de chaud, perdu du temps pour rien…mais je pouvais encore le vérifier le lendemain sur mon téléphone avant le départ, ne pas mettre tout çå au moment de la transition.

Le vélo est déposé, les pneus ne sont pas sur-gonflés… Je retire mes gourdes, récupère ma puce et zou il est 14h30, on peut filer à la plage, sans stress puisque mon sac de natation est déjà prêt aussi pour demain matin loool

J-J :
Je me suis endormie comme une enclume à 23h et me réveille comme une fleur à 4h45. Je mange mon plat de pâtes aux lentilles tout en re actualisant la météo… qui s’est degradé : plus que 4 degrés en haut du col. C’est dur de se projeter dans ces températures alors qu’hier il faisait 25 et qu’au départ du lac, il fera 15 degrés. J’applique mes tattoos, prépare mes affaires pour l’après-course. Il est 5h30, on quitte Aix-en-Provence et je me rendors dans la voiture.
Nous arrivons, ce n’est pas encore trop le bordel dans le parking du lac, on obtient même une place juste devant l’entrée du parc vélo. Je vais vite déposer mes ravitos, mes gourdes et je reviens me rendormir dans la voiture. Matthieu me trouve incroyablement calme. En fait, je trouve que depuis que je pratique beaucoup plus le yoga, je n’ai plus de stress « angoissant », je n’ai que de l’excitation, j’ai confiance, mon corps est reposé, je sais que les conditions vont être difficile. J’ai bien mangé, j’ai pu passer aux toilettes quand il n’y avait pas trop de queue… ça va le faire. J’enfile ma combi (de manière très yogi looool) vers 7h10, au chaud dans la voiture avant que nous allions ensemble sur la plage de cailloux du lac. Cette fois je me place dans le bon SAS pour les rollings start (37-38min). Je suis finalement heureuse d’être là (enfin pour le moment LOL), l’ambiance est au rendez-vous, je fais de belles rencontres, on rigole, on parle de pédicures, de règles, de la météo, de nos objectifs puis on s’engage dans les barrières sous le son de Mario Kart…
3….2….1

Natation :
Pas grand-chose à dire car pour une fois je ne me plante pas le parcours, je ne zig zag pas trop. J’avoue dépasser quelques brasseurs mais sans plus, j’ai bien évalué mon SAS car je suis le même bonnet rouge du début. Après, grande réussite, c’était l’objectif secret : j’arrive à faire pipi dans ma combi. Sorry pour ce détail, mais je n’y jamais arrivée et j’avais terriblement envie avant le départ, mais aucune envie d’aller me déshabillier pour faire pipi.
J’avoue, ma concentration dans le pipi a dû me faire perdre quelques secondes, mais tout va bien. L’eau est trouble, dommage, mais bonne (plus chaude que l’air !)
Je sors en 36min59, contente et aperçoit Matthieu qui m’encourage.
Mon objectif : (ok faire pipi lol) faire une bonne natation est rempli !!

Transition 1 :
La course entre le lac et le parc à vélo est longue, mais j’aime bien cette partie, elle me permet de me déshabiller, remettre mon estomac en place et mes lentilles LOL.
Je saisis mon sac et retrouve d’autres nageurs du SAS et là… la galère pour s’habiller de toutes mes couches débutent. J’essaie d’être le plus rapide possible mais ce n’est pas évident en étant toute mouillée, humide encore. J’avais tout préparé dans le bon ordre, mais forcément je re mélange tout. »T’entrainer aux transitions efficaces », je savais que ça allait être un objectif compliqué à atteindre avec ces couches mais… mais tant pis lol.
Je repars après un bon quart d’heure vers mon vélo et c’est parti !

Vélo :
Bon ok, j’avoue, j’ai eu UN TOUT PETIT PEU chaud les 5-10 premiers kilomètres, mais cette sensation s’est vite envolée dès que nous avons commencé à attaquer les petites routes et de fait, à croiser les premières rafales de vent.
J’ai rapidement senti que mes cuisses auraient préféré rester au fond du lit. Tant pis, je suis là pour me sortir un peu les doigts du popotin alors j’appuie tant bien que mal sur les pédales. Je ne vois pas trop les premiers kilomètres passés 10…20..30…40…C’est seulement ce vent et TOUS ces gens qui me doublent. Je réalise que, j’aurais beau m’améliorer en natation, c’est bien le vélo en triathlon qui change toute une course. Si je veux progresser « globalement », je dois donc rouler plus. Je me fais gentiment cette promesse… jusqu’à bah en fait jusqu’aux premières gouttes. Rien de bien méchant je me dis, si ça tient comme ca, ça ira jusqu’à Aix.

Bah il aura fallu juste attendre le 50eme kilomètre pour que la pluie devienne…UNE DOUCHE, pour que le vent s’intensifie à un point que je me demande s’il est capable de ME renverser comme çå, comme un playmobile. Piouf. Je croise beaucoup de personnes qui me reconnaissent. On s’encourage. Je trouve çå tellement drôle et génial à la fois, ça me rappelle Vichy. On échange quelques mots avec la fusée @runflow_ ET locale qui me brief sur la suite du parcours vélo (les montées, les descentes qui nous restent). Ça me remotive, je me fixe des petits objectifs (ok 3 grosses montées puis Aix)
Je tiens mon vélo, je n’ai pas encore froid, l’équipement tient le coup AMEN. Je lâche rien et essaie d’accélérer. Ça commence à monter fort direction le col et….la météo se dégrade, des éclairs, la pluie, le vent, la température qui tombe rapidement, la buée sur les lunettes, c’est …atroce. Je commence à sentir mes chaussures mouillées, mes chaussettes, l’eau attaqué ma veste, remplir mes manches, mes mains se refroidir malgré l’effort, premiers frissons. J’essaie de faire bouger mes doigts, pieds, mains…
On attaque le col, les km qui nous séparent du sommet sont annoncés…. Nous traversons un village au pas, la vitesse se ralentit naturellement tellement les routes sont devenues de véritables torrents. La terre, rouge, se déverse sur le bitume. Je prie pour ne pas crever en roulant dans les flaques sans voir le fond.

Team POMPOTES LOL

Je m’énerve « pourquoi ai-je pris le départ déjà ? » »ah oui l’expérience…. L’entrainement de quoi ? ah oui du mental » Dès que j’aperçois une descente mon ventre se serrer, heureusement mes mains aussi maitrisent encore les freins, bien que je n’arrive plus à gauche à descendre de plateau (ouais ouais, j’ai fait mes montées sur le gros car je ne parvenais plus à descendre de dent à cause de l’engourdissement). La route est couverte de plusieurs centimères d’eau. Je me dis « je vais mourir foudroyer en provence au mois de mai ahah » En fait, je serre les dents, je suis hyper concentrée sur mon vélo, ma vitesse ma direction. Je ne veux surtout pas tomber, je ne veux pas me blesser, je veux RENTRER CHEZ MOI PUTIN.

J’ai arrêté de boire, de m’alimenter depuis que la pluie s’est intensifiée. Même si je l’avais voulu, je n’aurais jamais pu ouvrir ma barre de céréales TREMPée. Nous roulons tous très doucement, faisons très attention à ne pas glisser, à ne pas déraper. Chaque coureur qui me passe ou que je passe, nous échangeons des mots pour savoir si tout va bien.
Je suis hyper heureuse d’attaquer les montées qui me réchauffent, mais les dents claquent, je suis totalement crispée sur mon guidon, les épaules remontées jusqu’aux oreilles. J’essaie avec mes mains d’essuyer la buée de mes lunettes pour y voir un peu plus… malgré le brouillard, la pluie…. Ai-je parlé de la grêle ? Oui il va grêler pendant bien 20min. Une sensation inoubliable de milliers de petites aiguilles piquées sur mon visage, heureusement rien de plus car je suis couverte, mais ça suffit pour me faire péter un cable…intérieurement (oui je vais pas gueuler alors qu’il pleut et seule en pleine cambrousse provençåle.

À qui puis-je en vouloir ?
Personne, c’est comme une grande que je me suis amenée jusque là.
On atteint le sommet. Je croise horrifié le premier groupe de vélos abandonnés, plus à chaque virage de plus en plus apparaissent, puis des coureurs sur le bas côté frigorifiés avec des locaux, des bénévoles qui attendent les gendarmes, les pompiers, la voiture balais, les bus… Je ne suis plus quoi faire. Je croise un coureur, je lui demande si la course est stoppée ? Il me dit « Continue, ne t’arrête surtout pas si tu n’es pas en hypothermie et que tu peux continuer, sinon çå sera pire »
OKKKKKKKKKKKKKKKKKKKKKKKKKKKK
Bah….
OKKKKKKKKKKKKKKKKKKKKK

Nous croisons plusieurs camions de pompiers. C’est un peu la panique. Les bénévoles nous encouragent à ne rien lâcher car… ils ne peuvent rien faire en soi et c’est vrai.
Le sommet est atteint, et moi je suis au summun du froid… Je ne sens plus mes pouces, je n’arrête pas de cafouiller sur mes changements de vitesse. Il faut enchainer sur les descentes, les virages en épingle avec la pluie… le plus doucement possible. Je freine, je me sens dérapée à plusieurs reprises, je suis coincée, crispée sur mon guidon, je commence à avoir des tremblements incontrôlés. Je tiens le coup, il ne reste plus que 10km vers Aix-en-Provence. Il pleut toujours, mais nous sommes à l’abris du vent, il fait un peu moins froid. Je pensais d’abord « vite que j’arrive à Aix, tant pis pour la ocurse à pied, ça sera un duathlon aujourd’hui » Puis je reprends espoir, je suis certe en mode automatique, mais je suis bien moins dans le mal que lorsque j’étais dans le col. Je reconnais la route revenant sur Aix-en-Provence, j’ai rattrapé une autre coureuse, nous discutons et tenons le coup ensemble jusqu’au parc à vélo. J’appréhende « vais-je réussir à déclipsser ? je sens plus mes orteils… »

Transition 2:
Finalement, j’y arrive. Matthieu est là et me gratifie d’un « ALLEZ MON BEBE » Je vous laisse imaginer le regard que je lui ai lancé.
Je laisse mon vélo, j’ai du mal à lever le bras pour l’accrocher. Mes doigts bougent à peine pour attraper mon sac de transition qui est SEC
On entre toutes les deux dans une tente pour se changer où nous trouvons enfin un peu de chaleur. Je retrouve des athlètes livides qui tremblent, claquent des dents en tri-fonction, enveloppés de couverture de survie. Je n’en reviens pas, mais je ne réflechis plus trop. Je glisse ma pompote dans ma bouche. Je commence à vite enlever mes vêtements détrempées, j’ai hyper froid, je suis bleue. J’essuie sans trop sentir ma peau. Je n’arrive pas à enfiler mes chaussettes, mon petit orteil part à 90 degrés sans que je sente aucune douleur. Je me dis que je suis en train de me le peter sans le savoir.
J’ai la sensation d’avoir des briques à la place des pieds. Avec l’eau, j’arrive à peine à m’habiller. Je retrouve mon kway. Vous allez rire, mais je n’ai pensé qu’à ce qui m’attendait dans mon sac de transition : MON SUPER KWAY qui me garderait au sec….si j’allais courir

Bien sûr que je vais courir purée, je n’ai pas fait tout ça pour arrêter.
Malgré les tremblements, je termine de m’habiller : arm warmer, cache-cou, chaussettes hautes…. IL faut ressortir de la tente et partir courir. Courir finalement, c’est un bon moyen de me réchauffer. Je pars en ne sentant pas mes pieds. Je n’ai pas les cuisses lourdes du vélo, mais les pieds sont juste congelés.

Course à pied :
Je connais par cœur ce parcours puisque c’est à peu de chose près ce que je faisais lorsque je courais à Aix-en-Provence. Premier ravito, je demande pour rire à un bénévole, s’il n’a pas un petit thé. Il éclate de rire et me tend juste un gobelet d’eau… Bah je n’ai pas soif loool
C’est parti pour le premier tour de 7km à la recherche de mes pieds. Je suis ébahie par le nombre d’athlètes qui courent avec les couvertures de survie, qui tremblent encore. On est tous très marqués par la fatigue mais, on est au bout du bout là.
Mes pieds reviennent petit à petit, je prends des oranges aux ravitaillements, puis j’adopte le rythme dans lequel je me sens le mieux. Mes objectifs étaient : ne pas marcher (bah à Vichy j’avais marché, OK je revenais de blessures mais bon lol) et faire 1h55 sur le semi. Ça va lol je peux le faire Je croise à nouveau d’autres coureurs qui me suivent ou des instagramers, on se motive, on se tape dans les mains. On se fait encourager par les courageux qui bravent la pluie et le froid… On a tous subi cette météo sur le vélo, on peut un peu prendre notre revanche sur la course à pied.

La pluie cesse pour mon 2eme tour. Je retire la capuche, le cache-cou, j’ai enfin « un peu chaud » (attention je dis bien UN PEU). Je me sens mieux, le rythme me va toujours, je pourrais aller plus vite mais j’ai juste peur de me faire vraiment mal quelque part tant j’ai encore des zones endolories (comme mes épaules encore dans mes oreilles !). Je serre les dents sur les montées et accélère sur le cours Mirabeau afin d’attraper mon deuxième chouchou pour le dernier tour. Je laisse mon kway à Matthieu. Là, je me dis, c’est bon, c’est fait. Je jète un coup d’œil à ma montre, je peux viser mon temps mais, je sais que les jambes fatiguent, le vent est froid… Je tiens le coup pour les 7 derniers kilomètres. Le rythme est plus lent, je fais le décompte des montées… Une dernière avant le cours Mirabeau puis c’est la descente, la dernière ligne droite et FINITO. Je tiens et je lâche tout pour le sprint car… bah oui j’ai vu, j’ai perdu du temps, je vais sprinter sur les derniers mètres pour faire pile 1h55.

J’y vais… j’y vais à fond pour retrouver Matthieu qui m’attend sur la ligne d’arrivée, lui aussi il a pris pas mal l’eau en m’attendant.

LIGNE d’ARRIVÉE passée, je laisse échapper un petit râle sonore du genre « je reste polie mais j’en pense pas moins de ma journée PLUVIEUSE » Je suis fatiguée mais heureuse. Je récupère ma médaille avec notre cher Paul dessus. Les bénévoles sont congelés comme nous. Petite photo et… direction le ravitaillement de fin sous la pluie. On n’y reste pas longtemps car je ne pense qu’à une chose : être AU SEC ! Mais il faut récupérer le vélo, les sacs.. La torture continue LOL.

Plus sérieusement… C’était dur, c’était détrempé, c’était même dangereux mais cette médaille, je suis allée la chercher principalement avec le mental, en serrant les doigts, en reniflant et en me répétant des messages positifs. Ouaiiiis la météo est naze, mais je n’aurais pas été contente non plus sous un cagnard à 30 degrés. Les conditions ne seront jamais parfaites, parfois, le record ne peut être battu, malgré tout l’entrainement. J’ai déjà la chance d’avoir pu finir. Il y a eu tellement d’abandons à cause de ça : chutes (graves !), hypothermie…

J’en ai déjà parlé sur instagram, mais il ne faut JAMAIS voir les abandons comme des échecs, quelque soit la raison. Je n’ai pas abandonné à Barcelone, je l’ai regretté mais j’ai beaucoup appris grâce à ça. Il faut savoir connaître ET écouter son corps. Reconnaître qu’on ne peut pas aller plus loin est bien plus sage, que vouloir coute que coute finir. L’essentiel est de savoir dire STOP à temps. Cette course était dure, beaucoup ont souligné qu’elle n’aurait pas dû avoir lieu, qu’elle aurait dû être interrompue à cause de la dégradation des conditions météorologiques. Honnêtement, c’était peu prévisible, on ne peut pas en vouloir à l’organisation qui a fait comme elle a pu à l’instant T. De plus, c’était aussi à nous de prendre nos responsabilités.
Je suis heureuse et chanceuse d’avoir fini, je suis allée chercher très loin en moi cette médaille. Je suis sûre que vous serrez nombreux à venir prendre votre revanche l’an prochain. N’oublions pas qu’il y aura tellement d’autres courses, de triathlon qu’il ne faut pas se démoraliser pour UNE journée au fil de nos entrainements, de notre pratique. Le sport est notre passion mais il ne doit pas vous abimer, ni vous faire du mal. Je suis bien placée pour le savoir maintenant éhé (souvenirs du marathon de Barcelone)…!

Quelle leçon en tirer ? Même si Matthieu se moquait de moi la veille ET même au moment du départ, je suis satisfaite d’avoir pu « à peu près » bien anticiper la météo, d’avoir adapté mes objectifs ET mon matériel. Au moins, j’ai subi moralement, physiquement mais en mon âme et conscience lol.

C’était une course dingue mais dont je suis hyper fière car, je dois le reconnaître, je sentais « mon mental » un peu faiblard. Abandonner mes fractionnés en pleine prépa marathon ? YES, ne pas faire les sorties que je me fixais…car la flem ? YES Me satisfaire de mon niveau, ne plus aller en dehors de ma zone de confort ? YES. Bah là, je me suis prouvée sans le vouloir qu’il y avait toujours cette petite flamme en moi qui en voulait, qui en a toujours voulu ET qui m’a animée, gardée au chaud jusqu’à l’arrivée. Ça, pour moi, avant tout c’est ce que je n’aurais pas imaginé encore possible, mais finalement qui était là 😉 !

Alors merci pour tous vos encouragements, merci pour ces belles rencontres durant, avant, après la course. Bravo à tous les participants, finisher OU PAS, merci aux bénévoles, aux supporters… on a vécu une belle journée DE MERDE lol. Et vous, le triathlon vous tente ? lol Je sais que c’est une question un peu étrange après ce type de compte-rend mais sait-on jamais !

@ très vite

PS : Pensez à relire mes comptes-rendu de Miami ( mon premier half), de Vichy (mon deuxième) et de Gerardmer (le triathlon qui m’avait bien préparée à cette journée)

Ne vous arrêtez pas là !

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Hi, J’espère que vous allez bien ? Je vous retrouve pour certainement le dernier compte-rendu de 2022 sur le blog…

26 réflexions sur “Compte-Rendu: Ironman 70.3 Aix-en-Provence 2018”

  1. Mademoiselle burdi

    Merci bcp pour ce compte rendu ! Quelle sportive et quel mental!
    Je te suis depuis 2ans, tu m’as donné l’envie de me mettre au triathlon ! Jai déjà fait 1 M et j’en ai 2 autres de programme pour cet été. Je voudrais me lancer un nouveau défi en 2019 et faire un Half Ironman ! Aurais tu un ou plusieurs half à me conseiller ?

    Je te remercie d’avance !

      1. Mademoiselle burdi

        Merci 🙂 un autre également à me conseiller ? Car l’an prochain celui de Vichy tombera sûrement le même week-end que le mariage d’une amie.

  2. Oui le triathlon me tenterait bien. Félicitations et merci de nous partager ton ressenti pendant tes courses. Tu as un sacré mental.

  3. Merci pour ce compte rendu ! C’est comme si on y était 🙂 J’aimerais tester un jour le triathlon mais j’avoue que le vélo me fait peur (et pour s’entraîner à Paris, ce n’est pas bien pratique – je n’ai même pas de vélo d’ailleurs^^)

  4. Une course hyper compliquée on dirait, bravo pour ton mental ! Par contre je suis obligée de te faire remarquer… fais relire ton article… On le sait que tu n’es pas une folle de l’orthographe mais là c’est un peu abusé quand même :s

  5. bravo Anne, il fallait un gros mental pour aller chercher cette médaille. Conditions très dures et beaucoup, beaucoup d’abandons, pas mal de copains de club en galère…

    Les semaines se suivent et ne se ressemblent pas, triathlon LD de la ciotat ce WE : mer d’huile et T à 23/24 ° .. le top !

    1. Oh merci Vincent, tu féliciteras les membres de ton club et bravo pour le tri ce weekend !
      En as-tu à me recommander de la région en juillet ? Je pensais faire Marseille

      1. sur la région, en juillet, il y en a pas des masses. Marseille a l’air chouette et l’an dernier, des copains se sont regalés. Sinon, il parait que celui de Haute Loire ouce lui des gorges de l’ardeche (en LD) sont sympas pour juillet .

        Dans la région, j’avais fait le LD d’hyeres l’an dernier et j’avais vraiment bien aimé. Petite organisation mais bien rodé et très sympa , pas trop de monde et un parcours cap entre sable, chemin et vignes ! mais c’est en juin … peut être pour une autre année ? bonne continuation.

  6. Wow, juste wow !
    Je suis vraiment très impressionnée par ce mental qui t’accompagne, et ce récit plein de péripéties parvient encore à donner envie de tenter, un jour, un triathlon ! Good job !!!!

  7. bravo Anne
    je te suit depuis un moment et à force de lire ta motivation pour les marathons et half iron.
    je me suis lancé pour une distance xs ce dimanche et je suis finisher
    nageant comme un caillou 12minutes au 400 en course j’ai fait une remontada en cap et vélo
    je pense passe à la distance olympique l’ année prochaine
    comment à tu progressé en natation factionné ou distance ?

  8. Quelle course épique ! J’en frissonnais devant mon ordi malgré la température très clémente de mon intérieur…
    Je renouvelle mes félicitations pour ta belle performance. En analysant en détail tes chronos, tu as très bien assuré, car si tu ne te classes globalement « que » 19ème sur 31 dans ta catégorie W25, tu finis tout de même 13ème en natation et 11ème en course, soit dans le tiers de tête où les concurrentes ont sûrement un plus long passé athlétique que toi. Comme quoi, même en démarrant tard mais en s’entraînant sérieusement, on peut obtenir de très bons résultats. Chapeau en particulier pour ton temps en natation à une moyenne de 1’56″ sur 100 m (perso, en poussant bien mon crawl, je peux descendre à 2 min sur 100 m… mais que sur 100-200 m !) ; tes rapides progrès dans cette discipline, surtout au niveau de l’endurance, sont vraiment impressionnants ! Pour le cyclisme que tu as abordé plus récemment, ta marge de progression est évidemment plus importante, donc pas de souci pour l’avenir, d’autant plus que c’est la plus longue épreuve, donc celle où les progrès relatifs apparaîtront le plus au chronomètre. Et dans le cas présent, quand je lis dans la presse locale que plusieurs concurrentes se sont blessées en chutant à vélo, toi au moins tu es arrivée intacte au bout !
    Bonne continuation et ce full Ironman à venir… Whaou !
    P.S. Est-ce bien raisonnable de concourir avec des boucles d’oreilles surtout dans l’eau où un concurrent pourrait te les arracher ? J’en tremble rien que d’y penser !
    P.P.S. Tu es très belle sur la dernière photo. 

  9. Ben dis donc…. Ça c’est du compte rendu, on reste en haleine jusqu’a la fin ! Bravo mille fois, cette médaille tu l’as bien mérité !!
    Ça donne envie d’y croire pour tous les objectifs qu’on peut se fixer !!
    Bravo encore !!

  10. Mais mille fois oui, pour tenter l’aventure, comme tu es inspirante !
    Merci pour tous les conseils que tu donnes et le partage de ton vécu ici.
    Ancienne nageuse et coureuse depuis quelques années, le triathlon me fait de l’oeil depuis bien longtemps… y a plus qu’à se lancer ?
    Belle soirée, je t’embrasse !

  11. Salut Anne,
    Super compte rendu ! Bien complet et on se sent dans l’ambiance lol. Tu as été super courageuse d’aller jusqu’au bout, bravo 🙂

  12. Eh ben chapeau ! Déjà que ça doit pas être évident de base, mais en plus avec ces conditions météorologiques… t’as du mérite ! Et d’ailleurs j’ai bien envie de me lancer moi aussi dans un petit triathlon, ça ne doit pas être évident, mais je pense que c’est faisable avec un bon entraînement 🙂
    Merci pour ce compte rendu !

  13. Waouh quelle course ! Un grand bravo à toi, tu es allée chercher cette perf et c’est génial, c’est ce qu’il y a de plus beau dans une compet, au delà de la médaille ou du rang !
    Mdr pour le pipi-combi, je comprends bien ton blocage 😉

  14. Bravo Anne ! Tu es une vraie championne et athlète.
    Je suis très admirative de ton mental durant cette course (et pas que!).

    Emilie

  15. Bravo à toi pour avoir été jusqu’au bout dans des conditions pareilles! Et puis très bon compte rendu, on s’y croirait (j’avais presque froid aux pieds en le lisant lol) !
    Je suis super admiratives des personnes capables de finir un triathlon, peut être qu’un jour je me lancerai mais je ne suis vraiment pas douée en natation…

  16. Félicitations x1000 parce que vu les conditions c’est une perf encore plus belle ! Quel mental ! C’est ça qui me manque en sport. Toujours aussi fan des tes compte-rendus.
    Une pensée également à ceux qui n’ont pas pu finir: ce n’es que partie remise !!!

    Bonne journée 🙂

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